Une vision pour l’agriculture et l’alimentation
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Annoncée par Ursula von der Leyen dans les 100 premiers jours de son nouveau mandat, la vision de la Commission pour l'agriculture et l'alimentation a été présentée le 19 février par le vice-président exécutif Raffaelle Fitto et le commissaire à l’agriculture et à l’alimentation Christophe Hansen.
A la suite des recommandations du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture de l’UE présentées en septembre dernier, cette feuille de route vise à créer à l’horizon 2040 un système agroalimentaire attractif, compétitif, résilient et équitable pour les générations actuelles et futures d'agriculteurs et d'opérateurs agroalimentaires. Alors que la stratégie “De la ferme à la table” de 2020 contenait de nombreuses mesures prescriptives en lien avec les enjeux climatiques et environnementaux, cette nouvelle vision accorde plus d'attention aux agriculteurs et à leur revenu dans le cadre des quatre piliers suivants :
- Un secteur attractif : La Commission, « déterminée à faire en sorte que les agriculteurs ne soient pas obligés de vendre systématiquement leurs produits à des prix inférieurs aux coûts de production », prévoit pour ce faire la révision de la directive sur les pratiques commerciales déloyales et annonce d’ici la fin de l’année une stratégie en faveur du renouvellement des générations ;
- Un secteur compétitif et résilient : la Commission, qui souligne le besoin d’un « meilleur alignement des normes de production pour les produits importés afin de garantir que les normes ambitieuses de l'UE n'entraînent pas de désavantage concurrentiel », prévoit d’évaluer l'incidence d'une plus grande cohérence des normes en ce qui concerne les pesticides dangereux interdits dans l'UE et le bien-être animal. Elle insiste en outre sur les contrôles des normes de sécurité alimentaire et sur sa volonté de « mettre davantage l'accent sur l'élevage afin de favoriser l'avenir à long terme du secteur » ;
- Un secteur durable : la Commission reconnaît la nécessité de concilier l'action pour le climat avec la sécurité alimentaire et considère que les agriculteurs ayant adopté des pratiques respectueuses de la nature devraient être récompensés. Elle annonce qu’elle « examinera attentivement toute nouvelle interdiction de l'utilisation des pesticides si des solutions de remplacement ne sont pas disponibles dans un délai raisonnable » et qu’elle présentera d’ici la fin de l’année une proposition visant à accélérer l’accès au marché de l’UE pour les pesticides biologiques. Elle prévoit en outre d’élaborer une « boussole de durabilité à la ferme » (pour aider les agriculteurs à améliorer leurs performances environnementales) et de présenter une stratégie de résilience hydrique pour répondre aux besoins en matière d’irrigation. La réduction du gaspillage alimentaire et la prise en compte du bien-être animal sont également mis en avant dans la communication.
- Des conditions de vie équitables dans les zones rurales : Afin que les zones rurales restent dynamiques, la Commission annonce notamment la présentation prochaine d’un « plan d'action actualisé pour les zones rurales » et la mise en place d’un dialogue annuel sur l'alimentation avec les consommateurs, les agriculteurs, l'industrie et les pouvoirs publics.
La Commission prévoit également de présenter dès le mois d’avril un « paquet de simplification » visant notamment à rationaliser les exigences pour les exploitations biologiques et à donner plus de flexibilité aux États membres pour gérer leurs plans stratégiques nationaux (PSN). Un deuxième train de mesures de simplification est annoncé d’ici la fin de l’année pour rendre les entreprises du secteur de l’alimentation humaine et animale « plus compétitives et plus résilientes ».
Au sujet de l’avenir de la PAC après 2027, dans la droite ligne de la communication présentée le 12 février sur le prochain cadre financier pluriannuel, la Commission souligne que les paiements directs devront être plus ciblés vers les agriculteurs qui en ont le plus besoin, avec une attention particulière aux « zones soumises à des contraintes naturelles, aux jeunes, aux nouveaux agriculteurs et aux exploitations mixtes ».
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